Le 15 février, les ministres de l'Agriculture, de la Transition écologique, de la Santé et de la Recherche ont engagé la concertation des parties prenantes sur le projet de plan d'actions de réduction des produits phytosanitaires.
Ce plan gouvernemental a été publié le 19 janvier dernier. Les ministres ont réuni jeudi plus d'une soixantaine de représentants du secteur agricole, des acteurs économiques, de la société civile et des collectivités locales. Ces derniers sont invités à faire part, par écrit, de leurs contributions au plan d'ici le 9 mars. "Sur cette base, le plan d'actions sera finalisé fin mars", ont précisé les ministres dans un communiqué.
Le plan prévoit de renforcer le plan Ecophyto 2 et d'interdire le plus rapidement possible les substances les plus préoccupantes.Les demandes d'expertises complémentaires sur ces substances seront engagées "dans les prochaines semaines", ont ajouté les ministres.
La séparation de la vente et du conseil aux produits phytosanitaires figure aussi parmi les mesures du projet de loi "pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable", issu des Etats généraux de l'alimentation. Cette séparation "est une voie que nous comprenons mais elle ne peut se faire qu'à la condition de laisser aux paysans la réelle maîtrise de leur pratique", a estimé le premier syndicat agricole FNSEA, à l'issue de la réunion.
Dans un communiqué, la FNSEA a également dénoncé les différentes mesures du plan qui "conduiraient à une augmentation des charges pour les agriculteurs comme, par exemple, l'augmentation de la redevance pour pollution diffuse". De même, "nous ne souhaitons pas de mesures franco-françaises concernant les produits phytosanitaires, qui nous feraient sortir du cadre européen", a-t-elle réitéré. Et de prôner "la recherche d'alternatives efficaces et durables". La FNSEA avait notamment regretté la position de la France de vouloir interdire l'utilisation du glyphosate dans trois ans. Les Etats membres de l'Union européenne ont voté, le 27 novembre dernier, pour le renouvellement de la substance pour cinq ans.